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mercredi 14 novembre 2012

Suite au suicide d'Amaya Egana, le gouvernement suspend les expulsions pour 2 ans.


Mais c'est en Espagne. 


En France, le gouvernement n'est pas fâché de savoir que des citoyens qui ont cotisé toute leur vie, ne bénéficieront pas de leur retraite.




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http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/13/en-espagne-les-etablissements-bancaires-suspendent-les-expulsions_1789662_3234.html

Deux suicides en trois semaines, des tensions sociales à la hausse et la pression du gouvernement de Mariano Rajoy ont conduit l'Association espagnole de la banque (AEB) a annoncé, lundi 12 novembre, le gel, pour deux ans, des procédures d'expulsion "dans les cas d'extrême nécessité". L'Association espagnole des caisses d'épargne (CECA) lui a emboîté le pas dans la journée et décidé de "suspendre les expulsions des collectifs particulièrement vulnérables, jusqu'à l'entrée en vigueur de la réforme".


Le gouvernement conservateur a en effet entamé des négociations lundi avec le Parti socialiste afin de revoir les procédures d'expulsion et la loi sur les crédits immobiliers. Objectif : présenter au prochain conseil des ministres une réforme qui donne de l'air aux ménages les plus touchés par la crise.



Depuis 2007, près de 395 000 familles ont reçu un ordre d'expulsion, selon l'Association hypothécaire espagnole (AHE), qui explique, dans son dernier rapport trimestriel, que les expulsions ont augmenté de 15 % sur les six premiers mois de l'année.
VERS UNE NOUVELLE LÉGISLATION
A mesure que le chômage de longue durée s'étend dans un pays où un quart de lapopulation active est sans emploi, les impayés sur les crédits immobiliers augmentent. Leur taux est actuellement de 3,2 %, alors qu'il était de 2,5 % il y a un an.
Vendredi 9 novembre, une femme de 53 ans, Amaya Egaña, s'est suicidée à Barakaldo, au Pays basque, alors qu'elle allait être expulsée de son logement. Ce fait divers tragique a a provoqué un vif émoi dans une société déjà à fleur de peau depuis le suicide, en octobre, d'un homme de 53 ans, qui s'était pendu dans le patio de son immeuble à Grenade, avant la venue des huissiers. Un autre a par ailleurs tenté de mettre fin à ses jours à Burjassot près de Valence pour les mêmes raisons. Samedi, sur les façades de plusieurs agences bancaires du Pays basque on pouvait lire en gros le mot "Assassins".
Dans ce contexte, plusieurs banques – dont l'établissement basque Kutxabank ou l'ancienne caisse d'épargne Caja Laboral – ont décidé, dès samedi, de suspendre de manière immédiate toutes les expulsions, le temps qu'une nouvelle législation soit définie. D'autres, comme Banco Popular, ont exprimé leur crainte qu'une nouvelle loi ne "prime les mauvais payeurs" et "porte préjudice à la majorité qui paie".



SENTIMENT D'INJUSTICE
Fragilisées par l'explosion de la bulle immobilière, les banques espagnoles, qui ont longtemps concédé des crédits faciles sans être trop regardantes sur la situation des emprunteurs, ont dû faire appel à l'Etat. Elles devraient recevoirprochainement entre 40 et 60 milliards d'euros d'aide publique afin d'assainir leur portefeuille miné par les crédits toxiques, grâce à un plan de recapitalisation financé par Bruxelles.
Mais cet argent ne profite pas aux clients, dénoncent les associations de lutte contre les expulsions. Dans les manifestations, le slogan "Sauvons les personnes, pas les banques" témoigne du sentiment d'injustice grandissant dans la population.
Un sentiment partagé par les juges eux-mêmes qui ont multiplié ces derniers jours les appels à un changement législatif. Le Syndicat unifié de la police (SUP), majoritaire, a lui-même annoncé qu'il soutiendra légalement les agents qui refusent d'effectuer des expulsions immobilières, par cas de conscience. Et plusieurs maires ont demandé à ce qu'aucune expulsion ne soit réalisée dans leur commune.
Vendredi, le maire de Santa Cruz de Tenerife, aux Canaries, a obtenu de Bankia, numéro un des expulsions selon l'association Stop expulsion, une solution de relogement pour une mère de famille, Carmen Omaña, en grève de la faim depuis cinq jours après avoir été expulsée. Pour cela, il avait retiré de la banque, nationalisée cet été après avoir demandé plus de 20 milliards d'euros d'aide à l'Etat, l'argent qu'avait déposé la mairie : 1,5 million d'euros.
Reste à savoir ce que l'AEB entend par "conditions extrêmes". En mars, le gouvernement avait déjà mis en place un code des bonnes pratiques qui incitait les banques à geler les expulsions dans les cas extrêmes, mais si restrictif qu'il a été peu appliqué.

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