Par Gérard Faure-Kapper
Le public est de plus en plus au courant de ses droits. Les coups de bluff des huissiers ne marchent plus. Si vous recevez une lettre vous menaçant de "dresser une saisie conservatoire de vos meubles", vous pouvez répondre par ce courrier, en R et AR.
Vous voyez bien qu'c'est pas la peine de s'énerver...
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Chère Maître,
J’ai bien reçu votre courrier du 29
mai 2012. Vous envisagez de « dresser une saisie conservatoire de mes
bien ».
Si vous voulez dresser une saisie,
vous devez respecter une procédure que je me permets de vous rappeler :
Vous pouvez dresser une saisie
conservatoire si la créance est
incontestable ou si le recouvrement
apparait en péril. Ce qui n’est pas le cas.
D’autre part, il vous faut un titre
exécutoire ou une décision de justice non exécutoire.
Si vous avez ce document, je vous
demande de me le faire parvenir.
Sinon, vous pouvez saisir le juge de l'exécution par une requête motivée en
précisant le montant de la dette et la nature des biens sur lesquels doit
porter la saisie.
Si j’estime que cette mesure est abusive et non valide, je demanderai sa
suppression auprès du juge, arguant votre refus de communiquer.
Je pense qu’il vous serait plus
utile de respecter la procédure classique qui permet, à chacune des parties, de
protéger ses intérêts légitimes réciproque, comme c’est l’esprit de la loi.
1°)
Vous demandez au juge d’instance compétent une ordonnance portant injonction de payer.
2°)
Vous me présentez cette ordonnance.
3°)
Compte tenu du fait que vous n’avez pas répondu à ma demande de communication
de la copie de l’exemplaire « prêteur » de l’offre préalable, je peux
donc y faire opposition valablement.
4°)
Lors de l’audience, je demanderai au juge communication de cette pièce
essentielle. Si cette pièce m’est communiquée, je lui demanderai d’arbitrer le
différent sur la base de la comparaison entre leur exemplaire et mon
exemplaire.
5°)
Si le juge arbitre en votre faveur, et en l’absence d’appel de ma part, vous
pourrez alors demander une ordonnance exécutoire.
D’autre part, les nombreux appels
téléphoniques que je reçois de votre part, ainsi que les enregistrements des
messages vous exposent à une plainte pénale pour harcèlement. Vous n’ignorez
pas qu’une simple main courante pour ce motif risque d’altérer la qualité de
votre procédure.
Espérant avoir répondu à vos
interrogations, veuillez croire, Chère Maître, en l’expression de mes
sentiments respectueux.
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