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mercredi 7 décembre 2011

Pearl Harbour, 70 ans déjà. Notre société a toujours eu besoin d’un choc pour se réveiller.


Pearl Harbour, 70 ans déjà. Notre société a toujours eu besoin d’un choc pour se réveiller.

Le réveil sonne quelquefois, souvent de manière brutale, quelquefois provoqué dit-on, mais toujours nécessaire.

Aujourd’hui, le réveil ne sonne pas, et pourtant le bateau coule. Peut-être que ceux qui ont intérêt à notre décadence et notre infantilisation l’ont confisqué.

L’angoisse est palpable dans la rue, dans le métro, au travail. Les gens craignent de perdre. Mais perdre quoi, ils ont déjà tout perdu.

Les gens ont peur de perdre leur travail. Celui qui fabrique des moteurs électriques sait qu’au fond de la Chine, quelqu’un prépare sa mort. Ceux qui passent leur journée au téléphone n’ignorent pas qu’au fond de l’Atlas leur employeur forme les remplaçants. Le récoltant d’olives n’a-t-il jamais été en Turquie ?

Les gens ont peur de perdre leur maison. C’est idiot, car celle-ci est déjà la propriété des banques par le jeu des hypothèques. Le dernier acte, l’expulsion, n’est qu’une question de temps.

Les gens ont peur de perdre leur argent. N’ont-ils pas remarqué l’hémorragie sur leur compte dans lequel la banque se sert sans compter.

Les gens ont peur pour l’avenir de leurs enfants. Il est à espérer qu’ils soient plus courageux que notre génération élevée dans le confort, la sécurité et la certitude de vieillir correctement.

Les gens ont peur pour leur santé. Ils ont raison car la plupart seraient incapable de faire face aux dépenses médicales, à moins de bénéficier de la CMU, mais il ne faut pas cotiser pour y avoir droit.

La France à peur. Cette angoisse s’inscrit peu à peu dans son corps, une main de fer leur sert les tripes et le stress s’installe dans les gènes.

La France à peur de perdre son triple A qui la mettrait à la merci du système bancaire augmentant pour l’occasion et de manière substantielle les taux des emprunts.

Pourtant la peur se combat et se maîtrise jusqu’à disparaître. J’ai lu récemment un texte qu’un conventionnel avait écrit en 1793 lors de la grande terreur à Paris.

« Les gens se sont habitués à la guillotine dressée place de la révolution. Ils savent qu’ils peuvent recevoir, à tout moment, une convocation de Fouquier Tinville. Cette mort certaine s’est inscrite dans leur quotidien. Rue Saint Honoré, les fiacres menant les bourgeois au théâtre croisent les charrettes des condamnés. Il est très facile de passer de l’un à l’autre. Place de la Révolution, les gens se sont résignés à la mort. Ils descendent du tombereau et attendent tranquillement leur tour. Nulle révolte, la sensation de fraîcheur à la base de la nuque étant une délivrance. »

Le réveil risque de sonner. Cette attente n’empêche-t-elle pas les gens de finir tranquillement leur nuit ?

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