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vendredi 11 novembre 2011

Grande guerre : ils se sont trompés d’ennemi.


Ces combattants français, dont je raconte l’histoire de 49 d’entre eux dans le livre « la Mémoire de la Pierre », reconnaitraient-ils la société qu’ils ont défendue s’ils revenaient sur terre aujourd’hui.

Ces 49 étaient originaires du même village de la Nièvre. Ils étaient cultivateurs pour la plupart et menaient une vie assez proche de la misère, comme dans toutes les campagnes françaises.

Comment se sont-ils retrouvés au milieu des terres de Champagne de Picardie et de Lorraine, face à des gars comme eux, paysans ou ouvriers dans le Westerwald ou le Wurtemberg, à Hanovre ou à Stuttgart.

Ces gars qui se ressemblaient se massacraient au profit de qui ? De la bourgeoisie qui les exploitait en temps de paix, dans des conditions proches de l’esclavage. S’ils survivaient à cet enfer, ils rejoindraient chacun leur misère quotidienne, alors que les vainqueurs, unis par leurs arrangements et leurs compromission, feraient leurs comptes, engrangeraient leurs bénéfices et prépareraient dans leurs usines le prochain conflit.

Ces 49 jeunes gens dont la boue fut leur sépulture, comprendraient-ils que la tombe de l’un des leurs, inconnu pour l’administration, serait fleurie un siècle plus tard par des gouvernants qui ont bradé leur cher pays aux intérêts du grand capital.

Comment pourrait-on leur expliquer que, près d’un siècle plus tard, la France n’existerait plus, noyée dans une Europe dont personne ne veut, haranguée et menacée par un gouvernement supra national siégeant à Bruxelles pour serrer encore plus la vis de tous les peuples.

Aujourd’hui, le gouverneur de l’Etat français parle de la défense des valeurs. Nous l’avons tous compris, il ne parle que des valeurs du CAC 40 et de la dictature financière qui, sous couvert du fantôme de la démocratie, ont permis une unité d’apparence.

La grande bourgeoisie a toujours su exploiter et bénéficier de tous les conflits et toutes les révolutions qu’elle a provoqués, quelque soit le camp des vainqueurs.

Pour le peuple, la guerre n’est que l’alternative à l’esclavage.

En 1917, seul le peuple russe a compris qui était son véritable ennemi, et a eu le courage de retourner ses armes contre lui, en décrétant une paix universelle entre les prolétaires de tous pays.

« Les Rois nous saoulaient de fumée
Paix entre nous ! guerre aux Tyrans !
Appliquons la grève aux armées
Crosse en l’air ! et rompons les rangs !
Bandit, prince, exploiteur ou prêtre
Qui vit de l'homme est criminel ;
Notre ennemi, c'est notre maître :
Voilà le mot d'ordre éternel. »


(L’internationale)

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