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vendredi 29 juillet 2011

Le suicide pour les nuls. Guide pratique.


Je sais que cet article peut m’envoyer en correctionnelle. Que ceux qui le pensent viennent prendre le standard de l’association APLOMB et ils comprendront.

Nous sommes confrontés tous les jours à des gens désespérés et nous avons conscience d’être le dernier recours avant le passage à l’acte.

Il me vient d’ailleurs cette réflexion sur notre société. Tous les efforts sont faits pour prolonger notre vie : manger 5 fruits et légumes par jour, ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré, bougez, faites de l’exercice, etc…

Pour survivre au quotidien, on en a vraiment besoin : mirabelle, schnaps, calva, poire williams, kirsch, cognac…

Pour en revenir à la désespérance qui se généralise, nous ne cherchons pas à raisonner les gens avec des citations de Gandhi. Je ne sous estime pas le travail des psychologues que je respecte, mais ce n’est pas dans mes compétences.

Il arrive que l’on sauve des gens de cette manière. Mais que faisons nous alors, nous sauvons leur vie ou nous prolongeons leurs souffrances.

Dans la plupart des cas désespérées, il y a une « situation financière irrémédiablement compromise » comme on dit à la Banque de France. C'est-à-dire que la personne, malgré tous ses efforts depuis des années, se retrouve ruinée et criblée de dettes. Dans ces conditions, notre société n’a pas prévu de protes de sorties.

La seule qui reste, c’est de tirer sa révérence.

Nous avons une approche assez cartésienne du problème. La personne est au fond du gouffre et elle ne ressortira pas d’un seul coup. Nous commençons par reprendre l’aspect financier. Comme on dit dans la mafia russe, « ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur… c’est sa quantité. »


1°) Bilan.

Dans la quasi-totalité des cas, que trouve-t-on : un surendettement auprès de la plupart des organismes financiers, un débit important à la banque avec des frais quotidiens dantesques. En face de ça, des revenus, salaires, allocations, aussitôt versés, aussitôt cueillis.

La personne sait que, quels que soit ses efforts, elle ne pourra que payer une partie des frais et intérêts et que le bateau s’enfonce irrémédiablement chaque jour.


2°) Ejection.

Première chose à faire : ouvrir un compte dans un autre établissement. Nous conseillons la Banque Postale car elle a des obligations légales pour vous offrir un minimum, à savoir, un compte fonctionnant sans découvert, une carte Electron sans possibilité de dépassement et un accès à Internet vous permettant de faire vos comptes et surtout, d’initier vos virements.

D’autre part, vous envoyez le relevé d’identité bancaire aux organismes qui vous créditent : employeur, CAF, etc.

Surtout aucune autorisation de prélèvement sur votre compte. Vous payez par virement ou par carte. Si le 15 du mois vous n’avez pas d’argent pour payer EDF, passez leur un coup de fil, ils sont arrangeant en général et ça vous évitera les frais bancaires. J’insiste, oubliez toutes les autorisations de prélèvement.

Résultat, vous commencez à revivre. Vous pouvez faire vos comptes et répartir les dépenses.


3°) Assignation de la banque.

Et votre ancienne banque dans tout ça. Dans la quasi-totalité des cas, le découvert n’est pas régulier, et la plupart des frais sont illégaux. Il faut alors prendre tous ses extraits de comptes sur plusieurs années, et reporter sur Excel les prélèvements. A partir de ce travail, nous reconstituons les soldes et la ligne de découvert réelle. Ensuite, nous rédigeons l’assignation pour récupérer, bien souvent, des sommes largement supérieures à celles dues.

Le problème de la banque est ainsi réglé.


4°) Restent les créanciers.

En faire la liste. D’abord le loyer, puis le fisc. D’abord, reprenez les versements normaux, puis négociez un étalement de la dette.

Restent les organismes de crédit. Si vous ne pouvez pas faire face, voyez la Banque de France pour monter un dossier du surendettement. Il y a toujours une solution.
Si votre situation est vraiment désespérée et que vous ne pouvez plus rien, vous êtes alors insolvable. Dans ce cas il n’y a plus rien à faire… pour vos créanciers, sinon de passer la dette à perte et profits.

Et vous, et votre famille ? Eh bien, il ne vous reste plus qu’à… vivre.

Voilà la raison d’être de notre association.
www.aplombfrance.fr

(le dessin a été « emprunté » sur le site http://www.k-netweb.net/blog/?post/2006/01/14/47-bunny-suicide

1 commentaire:

  1. rembourser l'insurmontable, c'est le mythe de Sisyphe ou la transformation de la gentille société post - 70 en hématome technologique payé par le trilliard de clients sur terre : oui toi tu es un client, alors c'est pour cela que tu te suiciderai pour avoir ce truc qui coûte cher et pour qui tu t'es endetté...

    James Jonas David petit écrivain sans rien

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