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vendredi 29 janvier 2016

Comment l’APLOMB peut faire économiser 500.000€ à la Banque Populaire de l’Ouest.

Comment l’APLOMB peut faire économiser 500.000€ à la Banque Populaire de l’Ouest.



Par Gérard Faure-Kapper

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Cette citation de Corneille (pas le chanteur, l’autre) est parfaitement adaptée à notre campagne d’hiver menée en Mayenne contre la Banque Populaire de l’Ouest.

C’est à regret que j’emploi le terme contre, j’aurais mille fois préféré en collaboration.

L’objectif peut paraître ambitieux : créer un cercle économique vertueux en permettant aux commerçants, artisans, entrepreneurs et autres professionnels, de se faire rembourser 5 années de commissions d’intervention. La moyenne est de l’ordre de 8.000€.

Cette campagne, qui a le soutien actif de plusieurs politiques et surtout de la presse, Ouest France et le Courrier de la Mayenne notamment, s’ouvre sous les meilleurs auspices.

Ouest France, dans son numéro du 28 janvier, m’a ouvert ses colonnes et j’ai pu parfaitement décrire le contenu de l’assignation contre la banque.

Comme il se doit, le journaliste a interrogé la Banque Populaire de l’Ouest.

Et là, déception. J’espérais un combat de haut niveau, faits contre faits, chiffres contre chiffres, avec des adversaires compétents valeureux et compétents. Déception. La réponse de la banque est, pardonnez l’expression, d’une débilité à pleurer.

Messieurs de la Banque Populaire, j’espère que vos réponses aux conclusions seront d’un autre niveau, parce que, si vous vous présentez au tribunal avec ce discours, vous êtes morts, ce n’est même pas la peine de vous déplacer.

En tant qu’ancien formateur de techniques bancaires, je vais me permettre de vous donner un petit cours pour que vous ayez un minimum d’allure à la barre. Je vous le fais gratuitement, mais la prochaine fois, ce sera payant. (1.200€ la journée plus déplacement, hôtel et tickets restaurants).

Allons-y.

La question qui vous est posé, c’est le coût des découverts alourdi par les commissions d’intervention que vous n’intégrez pas dans le calcul.

Nous avons communiqué une étude de l’APLOMB au journaliste. Cette étude reprenait notamment tous les frais liés aux découverts. La question posée était « les découverts ont coûté la somme de 8.500€. Etes-vous d’accord avec ce chiffre ? »

Voici la réponse de la Banque Populaire de l’Ouest. Ce n’est pas une réponse spontanée. Ils ont mis trois jours à plancher dessus. Le résultat est impressionnant.

« Les sommes qu’ils vous ont communiquées sont l’addition du taux effectif global de leur crédit et des frais d’incident de paiement, liés au dépassement de découvert ».

Messieurs de la Banque Populaire de l’Ouest. Vous écrivez cela dans un devoir pour le CAP de banque, vous êtes recalé. Mais c’est vrai qu’on ne passe plus cet examen. C’est dommage.

« L’addition du taux effectif global de leur crédit… »

Précison pour le rédacteur de cette réponse que le coût d’un crédit est composé de 2 éléments.

1°) Le loyer de l’argent (les intérêts). La banque utilise un taux nominal, convenu dans les conventions, en général autour de 12%. Le montant des intérêts est le résultat du rapport proportionnel montants-durées-taux nominal.

Le taux nominal se décrète au début.

2°) Les frais rémunérant la décision d’accorder le dossier. Ils sont fixes et alourdissent le coût des découverts. Ce sont principalement les commissions d’intervention.
Nous additionnons alors les intérêts et les frais. Le TEG, taux effectif global, exprime le rapport proportionnel montants-durées-coûts.

Le taux effectif global se constate à la fin.


Si vous n’avez pas tout compris, contactez-moi sur gerard.kapper@gmail.com. Je vous donnerai des exercices.


Je reprends la suite de votre brillante démonstration.


Vous écrivez ensuite

« …et des frais d’incident de paiement, liés au dépassement de découvert »

Je vais essayer de vous faire comprendre l’opération.

Supposons un découvert autorisé de 1.000€. Le solde du compte est de -1.000€.

C’est alors qu’un prélèvement EDF se présente. Il est de 80€.

Que se passe-t-il ?

1°) La banque, dans sa fonction de mandataire des paiements, refuse de payer cette écriture.

Il y a-t-il incident de paiement ? (attention c’est un piège). Oui me répondrez-vous unanimement.

Eh bien non. La banque n’est pas impactée. L’incident de paiement existe entre EDF et son client, mais la banque y est étrangère. Donc vous ne pouvez pas parler, en aucun cas, d’incident de paiement.


2°) Mais la banque a aussi une fonction de « vendeuse » de crédits. Elle a d’ailleurs prévu cette fonction dans la convention de compte.

Le chargé de clientèle procède à un examen du compte pour décider si la banque va « prêter » les 80€ pour payer le prélèvement.

S’il refuse, nous sommes dans la situation n°1. Pas d’incident de paiement impactant la banque.

S’il accepte ce crédit, alors le compte sera débiteur de 1.080€.

Il y a-t-il incident de paiement ? (attention second un piège). Oui me répondrez-vous unanimement.

Et ben non. Le prélèvement est payé, donc EDF est désintéressée, et la banque a accordé un crédit de 80€. Une banque qui accorde un crédit, ce n’est pas une situation anormale.


Je reprends votre réponse :

« …et des frais d’incident de paiement, liés au dépassement de découvert »

D’abord, il n’y a pas d’incident de paiement, dans aucun cas, comme je viens de le démontrer.

        Oui, vous au fond, vous voulez dire quelque chose ?
        Il y a quand même un découvert non autorisé puisque l’autorisation de 1.000€ est dépassée, Ah ! Vous répondez quoi à ça ?

Je réponds simplement : comment un découvert peut-il être non autorisé car c’est vous-même qui venez de l’autoriser. Ah !


J’espère maintenant que la Banque Populaire de l’Ouest a compris l’absurdité de sa réponse.


Alors, je résume la situation de la banque.

Une vingtaine de vos clients vous ont envoyé une lettre pour vous demander de confirmer le coût de leurs découverts.

Arrogants et sûrs de vous, vous les laissez vous trainer en justice.

Que va-t-il alors se passer au tribunal.

Votre avocat, qui ne connaît rien à la technique bancaire, ni à la formation des coûts, va venir tranquillement.

Il va se retrouver face à Katia Debay, l’avocate du client.

Katia passe beaucoup de temps à préparer ses dossiers. Elle examine scrupuleusement les conclusions de la banque. Chaque phrase, chaque mot, chaque virgule sont analysées. Nous travaillons ensemble et faisons beaucoup d’aller-retour.

Ensuite elle va défendre le dossier à la barre. Elle va défendre un dossier parfait avec une pugnacité hors du commun. Il faut bien que vous sachiez qu’en plus de ses compétences d’avocate, elle est experte en technique bancaire.

Alors, messieurs de la Banque Populaire de l’Ouest, que pèseraient-vous avec les petits arguments que vous avez développés ? Rien, vous ne pèseraient rien du tout dans la balance. Ce n’est même pas la peine de vous présenter au tribunal car vous êtes déjà mort.


Alors, Messieurs les représentants de la Banque Populaire de l’Ouest, je vous fais une proposition que vous ferez bien d’examiner avec attention.

Nous en sommes à vingt dossiers, mais c’est sur une centaine qu’il faut compter.

Pour chaque assignation en justice, votre facture d’avocat sera de l’ordre de 3.000€. Vous allez mobiliser votre service juridique. Vous allez perdre et serez condamné avec l’article 700. 2.000€ en plus.

Chaque action vous coûter au moins 5.000€. Multiplié par 100, cela fait 500.000€ à sortir.

Et en plus, vous devrez rembourser le client, soit 8.000€ en moyenne.

Je vous propose mes services en tant que médiateur. Vous remboursez le client bien-sûr, mais mon action vous économisera 500.000€. (Sur lesquels l’élégance vous commande de me rétrocéder 20%, cela va sans dire, nous sommes entre gentleman.)

Réfléchissez Messieurs.


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