Comment
l’APLOMB peut faire économiser 500.000€ à la Banque Populaire de l’Ouest.
Par Gérard Faure-Kapper
« A vaincre sans péril, on triomphe
sans gloire ».
Cette
citation de Corneille (pas le chanteur, l’autre) est parfaitement adaptée à
notre campagne d’hiver menée en Mayenne contre la Banque Populaire de l’Ouest.
C’est
à regret que j’emploi le terme contre, j’aurais mille fois préféré en
collaboration.
L’objectif
peut paraître ambitieux : créer un cercle économique vertueux en
permettant aux commerçants, artisans, entrepreneurs et autres professionnels,
de se faire rembourser 5 années de commissions d’intervention. La moyenne est
de l’ordre de 8.000€.
Cette
campagne, qui a le soutien actif de plusieurs politiques et surtout de la
presse, Ouest France et le Courrier de la Mayenne notamment, s’ouvre sous les
meilleurs auspices.
Ouest
France, dans son numéro du 28 janvier, m’a ouvert ses colonnes et j’ai pu
parfaitement décrire le contenu de l’assignation contre la banque.
Comme
il se doit, le journaliste a interrogé la Banque Populaire de l’Ouest.
Et
là, déception. J’espérais un combat de haut niveau, faits contre faits,
chiffres contre chiffres, avec des adversaires compétents valeureux et
compétents. Déception. La réponse de la banque est, pardonnez l’expression, d’une
débilité à pleurer.
Messieurs
de la Banque Populaire, j’espère que vos réponses aux conclusions seront d’un
autre niveau, parce que, si vous vous présentez au tribunal avec ce discours,
vous êtes morts, ce n’est même pas la peine de vous déplacer.
En
tant qu’ancien formateur de techniques bancaires, je vais me permettre de vous
donner un petit cours pour que vous ayez un minimum d’allure à la barre. Je
vous le fais gratuitement, mais la prochaine fois, ce sera payant. (1.200€ la
journée plus déplacement, hôtel et tickets restaurants).
Allons-y.
La
question qui vous est posé, c’est le coût des découverts alourdi par les
commissions d’intervention que vous n’intégrez pas dans le calcul.
Nous
avons communiqué une étude de l’APLOMB au journaliste. Cette étude reprenait
notamment tous les frais liés aux découverts. La question posée était « les
découverts ont coûté la somme de 8.500€. Etes-vous d’accord avec ce chiffre ? »
Voici
la réponse de la Banque Populaire de l’Ouest. Ce n’est pas une réponse
spontanée. Ils ont mis trois jours à plancher dessus. Le résultat est
impressionnant.
« Les
sommes qu’ils vous ont communiquées sont l’addition du taux effectif global de
leur crédit et des frais d’incident de paiement, liés au dépassement de
découvert ».
Messieurs
de la Banque Populaire de l’Ouest. Vous écrivez cela dans un devoir pour le CAP
de banque, vous êtes recalé. Mais c’est vrai qu’on ne passe plus cet examen. C’est
dommage.
« L’addition du taux effectif
global de leur crédit… »
Précison
pour le rédacteur de cette réponse que le coût d’un crédit est composé de 2
éléments.
1°)
Le loyer de l’argent (les intérêts). La banque utilise un taux nominal, convenu
dans les conventions, en général autour de 12%. Le montant des intérêts est le
résultat du rapport proportionnel montants-durées-taux
nominal.
Le
taux nominal se décrète au début.
2°)
Les frais rémunérant la décision d’accorder le dossier. Ils sont fixes et
alourdissent le coût des découverts. Ce sont principalement les commissions d’intervention.
Nous
additionnons alors les intérêts et les frais. Le TEG, taux effectif global,
exprime le rapport proportionnel montants-durées-coûts.
Le
taux effectif global se constate à la fin.
Si
vous n’avez pas tout compris, contactez-moi sur gerard.kapper@gmail.com. Je vous donnerai des exercices.
Je
reprends la suite de votre brillante démonstration.
Vous
écrivez ensuite
« …et des frais d’incident de
paiement, liés au dépassement de découvert »
Je
vais essayer de vous faire comprendre l’opération.
Supposons
un découvert autorisé de 1.000€. Le solde du compte est de -1.000€.
C’est
alors qu’un prélèvement EDF se présente. Il est de 80€.
Que
se passe-t-il ?
1°)
La banque, dans sa fonction de mandataire des paiements, refuse de payer cette
écriture.
Il
y a-t-il incident de paiement ? (attention c’est un piège). Oui me
répondrez-vous unanimement.
Eh
bien non. La banque n’est pas impactée. L’incident de paiement existe entre EDF
et son client, mais la banque y est étrangère. Donc vous ne pouvez pas parler,
en aucun cas, d’incident de paiement.
2°)
Mais la banque a aussi une fonction de « vendeuse » de crédits. Elle
a d’ailleurs prévu cette fonction dans la convention de compte.
Le
chargé de clientèle procède à un examen du compte pour décider si la banque va « prêter »
les 80€ pour payer le prélèvement.
S’il
refuse, nous sommes dans la situation n°1. Pas d’incident de paiement impactant
la banque.
S’il
accepte ce crédit, alors le compte sera débiteur de 1.080€.
Il
y a-t-il incident de paiement ? (attention second un piège). Oui me
répondrez-vous unanimement.
Et
ben non. Le prélèvement est payé, donc EDF est désintéressée, et la banque a
accordé un crédit de 80€. Une banque qui accorde un crédit, ce n’est pas une
situation anormale.
Je
reprends votre réponse :
« …et des frais d’incident de
paiement, liés au dépassement de découvert »
D’abord,
il n’y a pas d’incident de paiement, dans aucun cas, comme je viens de le
démontrer.
–
Oui, vous au
fond, vous voulez dire quelque chose ?
–
Il y a quand
même un découvert non autorisé puisque l’autorisation de 1.000€ est dépassée,
Ah ! Vous répondez quoi à ça ?
Je
réponds simplement : comment un découvert peut-il être non autorisé car c’est
vous-même qui venez de l’autoriser. Ah !
J’espère
maintenant que la Banque Populaire de l’Ouest a compris l’absurdité de sa
réponse.
Alors,
je résume la situation de la banque.
Une
vingtaine de vos clients vous ont envoyé une lettre pour vous demander de
confirmer le coût de leurs découverts.
Arrogants
et sûrs de vous, vous les laissez vous trainer en justice.
Que
va-t-il alors se passer au tribunal.
Votre
avocat, qui ne connaît rien à la technique bancaire, ni à la formation des
coûts, va venir tranquillement.
Il
va se retrouver face à Katia Debay, l’avocate du client.
Katia
passe beaucoup de temps à préparer ses dossiers. Elle examine scrupuleusement
les conclusions de la banque. Chaque phrase, chaque mot, chaque virgule sont analysées.
Nous travaillons ensemble et faisons beaucoup d’aller-retour.
Ensuite
elle va défendre le dossier à la barre. Elle va défendre un dossier parfait
avec une pugnacité hors du commun. Il faut bien que vous sachiez qu’en plus de
ses compétences d’avocate, elle est experte en technique bancaire.
Alors,
messieurs de la Banque Populaire de l’Ouest, que pèseraient-vous avec les petits
arguments que vous avez développés ? Rien, vous ne pèseraient rien du tout
dans la balance. Ce n’est même pas la peine de vous présenter au tribunal car
vous êtes déjà mort.
Alors,
Messieurs les représentants de la Banque Populaire de l’Ouest, je vous fais une
proposition que vous ferez bien d’examiner avec attention.
Nous
en sommes à vingt dossiers, mais c’est sur une centaine qu’il faut compter.
Pour
chaque assignation en justice, votre facture d’avocat sera de l’ordre de
3.000€. Vous allez mobiliser votre service juridique. Vous allez perdre et
serez condamné avec l’article 700. 2.000€ en plus.
Chaque
action vous coûter au moins 5.000€. Multiplié par 100, cela fait 500.000€ à
sortir.
Et
en plus, vous devrez rembourser le client, soit 8.000€ en moyenne.
Je
vous propose mes services en tant que médiateur. Vous remboursez le client
bien-sûr, mais mon action vous économisera 500.000€. (Sur lesquels l’élégance
vous commande de me rétrocéder 20%, cela va sans dire, nous sommes entre
gentleman.)
Réfléchissez
Messieurs.
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