Par Gérard Faure-Kapper
Pour
une personne seule avec ou sans enfant, travailler devient hors de prix.
Travailler
est devenu un luxe que beaucoup ne peuvent plus s’offrir, notamment en Ile de France.
J’ai examiné, calculette en main, les comptes de plusieurs personnes qui m’ont
confié leur dossier financier.
A
moins d’avoir un salaire très élevé, la différence entre une personne au SMIC
et une personne au RSA est sans appel.
Déduisez
les obligations liées au travail : impôts et taxes, pass navigo, obligation
d’une tenue vestimentaire correcte, repas du midi sur le lieu de travail,
dépenses quotidiennes inhérentes à une activité, une revue par ci, une tournée
par là. Je ne parle même pas d’un véhicule et encore moins de la garde des
enfants.
De
plus, si l’on rajoute le prix d’une mutuelle permettant d’avoir les soins de
base, si l’on rajoute l’endettement et les remboursements des crédits ayant
permis l’installation sans compter les déblocages de revolving assurant la
trésorerie. Et rajoutez tous les frais bancaires dépassant couramment les 100€.
En
cessant de travailler, vous passez au RSA. Vous pouvez enfin vous soigner
correctement, vos soins dentaires, les lunettes que vous n’avez jamais osé vous
offrir. Pour votre logement, le loyer s’effondre, compensé par les aides au
logement. Vous faites de très importantes économies de vêtements en ne
renouvelant plus votre garde-robe, vos confectionnez vos repas. Plus de
dépenses parasites, plus de transports, des vacances économiques.
Votre
endettement ? Oublié, vous êtes insolvable. Vos impôts ? Disparus.
De
plus, votre stress avec toutes ses conséquences, un vieux souvenir.
Voici
aujourd’hui le seul choix que la crise nous permet : être à la charge de
la société. Ce qui est une honte pour beaucoup d’entre nous devient une
nécessité vitale.
Nous
en sommes là.
Ce que vous dîtes risque d'encourager la suppression des aides sociales. En effet, en Allemagne par exemple, beaucoup de personnes sont obligées de travailler pour 400 € par mois et n'ont pas d'aide sociale.
RépondreSupprimerBien sûr, vous avez évidemment raison. Mais ma démonstration ne tiens compte que de l'aspect mathématique de la chose. J'ai mis l'aspect moral, économique ou social de côté.
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