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mercredi 24 octobre 2012

Aulnay, l'Etat abandonne 8.000 travailleurs, mais sauve la banque de PSA




L'Etat va apporter sa garantie à PSA Finance, filiale bancaire et bras armé du constructeur, notamment pour financer les crédits accordés aux acheteurs de voitures.


En volant au secours de la banque PSA Finance, l’Etat a mis en lumière le poids stratégique de cette banque de financement pour le groupe automobile. Mais que recouvre-t-elle réellement ? Filiale à 100% du groupe PSA Peugeot Citroën, cette banque a deux fonctions majeures. Elle assure dans 23 pays où elle est implantée le financement des ventes des véhicules de marque Peugeot et Citroën, autrement dit le crédit souscrit par les acheteurs. Elle sert aussi à financer les stocks de véhicules et de pièces de rechange des réseaux de distribution des deux marques. En 2011, PSA Finance a financé 843 810 véhicules pour des clients finaux, et son encours global est de 24,3 milliards d’euros, dont 6 milliards d’euros pour les concessionnaires, pour un résultat opérationnel courant de 532 millions d’euros.

Sa raison d’être est la vente de voitures

Comme toutes celles des autres constructeurs, PSA Finance est clairement un outil d’aide à la vente, et surtout de fidélisation de la clientèle. Mais contrairement à Ford et Volkswagen, la banque de PSA Peugeot Citroën n'a pas les moyens de proposer des crédits à des taux d’intérêt inférieurs à ceux du marché. Elle doit se rabattre sur d’autres armes, par exemple l'offre de "produits packagés", en matière d'assurances et des extensions de garanties.

Contre toute attente, cette banque est rentable

Son ratio de fonds propres « durs » atteint 13% et elle disposait encore "fin septembre d’une réserve de liquidité de plus de 7 milliards d’euros", selon PSA. De quoi lui "assurer plus de six mois de visibilité". L’Etat vole à son secours pour qu’elle puisse continuer à se financer et à terme éviter un rétrécissement plus marqué de l’activité de PSA Peugeot Citroën. L’activité de la banque dépend de celle de sa maison-mère, a fortiori de sa notation financière. Et quand les agences dégradent la note du constructeur comme cela a été le cas chez les trois grandes agences, sa banque, qui se finance sur les marchés financiers par le biais d’émissions de titres ou des emprunts, souffre.

 Des garanties de l’Etat

L’Etat a annoncé son intention d’apporter sa garantie de refinancement, sur la période 2013-2015, jusqu’à un montant de 7 milliards d’euros. Dans le même temps, un pool bancaire de Banque PSA Finance est "sollicité pour mettre à disposition des liquidités d’un montant de 11,5 milliards d’euros, dont un milliard d’euros de liquidités additionnelles". Ces mesures vont compléter celles qu’avait lancées le groupe après l’évolution à la baisse de la notation de PSA Peugeot Citroën. Le directeur financier du groupe a par exemple rappelé qu’un livret d’épargne dédié aux particuliers début 2013 a été lancé, à l’instar du livret Zesto de RCI banque, la banque du constructeur Renault. "Nous sommes confiants quant au fait d’attirer entre 400 et 600 millions d’euros d’ici la fin de l’année 2013 ou au début 2014", a indiqué Jean-Baptiste de Chatillon.

La Banque devrait rester bénéficiaire malgré le coût des garanties de l’Etat

Le directeur financier s’attend à ce que ces mesures aient un impact négatif sur le résultat opérationnel de la banque, "mais il restera largement bénéficiaire", a-t-il assuré, ajoutant que la Banque PSA Finance sera "en mesure de payer un dividende" au groupe PSA Peugeot Citroën. Par ailleurs, cette garantie accordée à la banque devrait rapporter à l'Etat "plusieurs centaines de millions d’euros" sur six ans. Cette somme sera versée à un fonds dédiée à la filière automobile.
Marjorie Cessac

1 commentaire:

  1. Cette "méthode" était très en vogue dans les années 90 dont la banque Shearson Brothers devenue Shearson-Lehmann puis Lehmann Brothers, la super banque privée qui s'est pété le groin lors de la dernière crise des sub-primes, fut un sinon LE porte-drapeau des plus brillants de cette technique brutale, arbitraire et carnassière!

    Il s'agissait donc de "racheter" une société qui n'allait pas forcément mal, puis de la démanteler coûte que coûte et de toutes les manières qui soit en revendant les parts du gâteau au plus offrant (et il y a toujours des très-offrants), de bien sûr laisser les employés sur le carreau (le chômage est là pour ça...), et de ne garder que ce qui vaut le plus afin de porter l'estocade pour enfourner les millions voir les milliards !!

    La finance est une sorte d' ellipse spiralique qui, plus elle s'éloigne et plus elle revient différente tout en étant pareille. Un éternel recommencement à l'image de la musique cosmique.
    On croit qu'on a fermé le livre alors que l'on a simplement tourné une nouvelle page de La Folle Histoire de l'Escroquerie Organisée.

    La stratégie du choc ! Fermez votre grande gueule car demain c'est vous que l'on va jeter en pâture à la frange "qui travaille" et vous pointerez au potage populaire !

    Mais lorsque l'Etat ne fait plus qu'un avec la maffia financière, il est temps de graisser la guillotine !

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