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dimanche 13 mai 2012

Le fait d'accepter l'idée de négocier avec une banque, c'est déjà perdre.




(Extrait du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)

Comment les banques noient le problème dans des « concertations » et autres « commissions de réflexion »

1.– Prise en compte des fonctionnements normaux

Récemment la Ministre des Finances a stigmatisé le système bancaire en dénonçant les frais abusifs. Elle est consciente du problème. En allant plus loin dans son discours, elle parle des frais normaux qui seraient en moyenne de 140 euros par an, que certains forfaits de quelques euros ne sont pas justifiés, qu’il faut réglementer, légiférer, discuter, négocier.
Les gens se rendent alors compte qu’elle escamote totalement les vrais problèmes. Il semble même qu’elle les ignore ou pire, qu’elle ne veut pas les voir. Les 140 euros de frais annuels dont elle parle sont en réalité une moyenne mensuelle basse.
Ce n’est pas la grille tarifaire qui est en cause mais bien l’utilisation qui en est faite. Les banques appellent ça, avec un certain mépris, les comportements déviants. Les autorités ne veulent pas prendre en compte les conséquences de la situation économique.
Tant que les pouvoirs publics fermeront les yeux, cette situation perdurera.


2.– Réponses des banques : plus de transparence

Chaque fois que les banques sont attaquées, les plateaux de télévision invitent leurs dirigeants pour qu’ils s’expliquent. Le discours est toujours le même. « Les banques travaillent dans la stricte légalité, elles n’ont rien à se reprocher, le personnel est très compétent et fait parfaitement son travail. » Et de rajouter invariablement : « Néanmoins, nous nous engageons à plus de transparence et de modération dans l’augmentation des frais et agios. »
À ce discours, on rajoute quelques comparaisons : « Savez-vous qu’entre 1998 et 2005, l’augmentation moyenne au Sri Lanka a été supérieure de deux points à la Bolivie dont les frais moyens sont pourtant inférieurs en progression constante après application des modérations en vigueur en Islande. Ceci prouve que, par rapport au différentiel calculé entre la Lettonie et l’État du Dakota du Sud, les consommateurs français sont privilégiés, etc. etc. ».
Au moins ces discours ont l’avantage de rassurer les téléspectateurs pendant quelques minutes. Ensuite la réalité reprend le dessus, encore plus forte qu’avant.
La France est un pays où la société est dure, féroce, insensible et impitoyable pour les petites gens. Rien ne leur est pardonné, tout se paye au prix fort et immédiatement. Quand les frais bancaires atteignent fréquemment 20 %, 30 % voire plus des revenus, qu’il ne reste bien moins que 1000 euros pour vivre, comment admettre que ceux qui vivent en vidant les comptes vont bénéficier d’un bouclier fiscal leur assurant au moins 50 % de ce qui était notre argent ?
Les gens sont révoltés et malheureusement aussi, résignés.

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