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dimanche 12 février 2012

Chargés de recouvrement : qui sont ces Lacombe Lucien modernes ?


Les banques, les organismes financiers, les opérateurs de téléphone et bien d’autres ne peuvent plus faire payer leurs clients.

Non pas que ceux-ci soient de mauvaise foi, mais les créances sont le plus souvent indues. Alors, les tribunaux refusent de leur servir la soupe et annulent fréquemment ces dettes illégales.

Que font alors ces créanciers ? Que leur restent ils pour racketter leur clientèle ? Les cabinets de recouvrement et les huissiers.

« Nous allons vous envoyer des agents de recouvrement professionnels, ça va être féroce » Ces termes ont été utilisés par une secrétaire d’une agence immobilière pour faire payer deux fois un ancien locataire.

« Ah ah ah, nous allons bien rire, vous ne vous doutez pas de ce que l’on vous prépare ». C’est l’enregistrement d’un agent travaillant pour un cabinet de recouvrement.

« Nous allons harceler vos parents pour qu’ils payent à votre place » « Nous viendrons, même en votre absence, la semaine prochaine pour vider vos affaires » « Ca y est, la gendarmerie est prévenue, il vont nous accompagner pour saisir votre grand mère » « Nous allons prévenir tous vos voisins et votre entourage pour leur expliquer la personne malhonnête que vous êtes ».

Toutes ces conversations ont été enregistrées par nos adhérents. Il y en a bien d’autres.

Le point commun de ces dossiers : aucune des sommes réclamées n’étaient juridiquement dues. Sinon, les tribunaux auraient été compétents.

Mais qui sont ces « agents de recouvrement » qui se permettent ainsi d’harceler, de menacer et de rendre impossible la vie des citoyens afin de leur extorquer des fonds.

Quel est le profil de ces racketteurs utilisés par toutes les mafias de la terre.

Et surtout, pourquoi sont-ils employés par des huissiers qui sont avant tout des agents ministériels. Les gendarmes, la police, tout le monde semble en avoir peur.

En 1974, un film de Louis Malle est sorti sur les écrans : Lacombe Lucien. C’était l’histoire d’un jeune un peu paumé durant la dernière guerre. Après avoir frappé à différentes portes, il a trouvé un engagement dans la Gestapo française. Ils lui ont fourni une arme et surtout une carte de visite.

Ainsi, il a pris conscience de sa puissance. Il faisait trembler ceux qui le méprisaient auparavant. Ainsi, se présentait-il chez quelqu’un qu’il pouvait tout se permettre. Les femmes ne lui résistaient plus. Dans le cas contraire, il repartait et revenait avec les SS.

Lacombe Lucien, une formidable étude d’un type de comportement.

Aujourd’hui, rien n’a changé pour les Lacombe Lucien. Ils se présentent avec une carte d’officier ministériel et tout le monde tremble. Ils rentrent où ils veulent, font leurs inventaires de saisie, en prenant soin de mettre de côté tout ce qui leur plait.

Ils ont adopté le slogan de l’OAS : on frappe où on veut et quand on veut !

La personne résiste ? Alors ils reviennent avec les gendarmes. Ceux-ci sont en général perdu dans ces procédures, et pour une bonne raison, il n’y a aucune procédure légale.

Au téléphone, ils peuvent se permettre d’appeler à n’importe quelle heure, ils menacent, ils font trembler, ils savent qu’ils auront ces victimes à l’estomac.

Quelle jouissance pour ces personnages qui n’ont connu que des échecs dans la vie. Leur seul promontoire, c’est la tribune Boulogne. Des études toujours inachevées, des changements de direction en permanence, 36 métiers, 36 misères.

Et aujourd’hui, ils ont le pouvoir de faire trembler les citoyens.

De temps en temps, une bavure, un suicide. Peu importe. Le directeur général de l’organisme mandateur nie avoir connaissance de ces méthodes. (référence à une affaire qui s’est déroulée à Strasbourg la semaine dernière).

Telle est la vie des Lacombe Lucien moderne.

Au fait, comment a-t-il fini ce jeune homme ? Comme tous les gens de son espèce… 12 balles.

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